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Le P’tit Kersalic n°11

"Au Fil du Temps" Message d'une Bénévole

Quand je suis venue pour tenir la boutique « Au Fil du Temps », mes souvenirs de petite fille me sont revenus en mémoire. C’était en Afrique et non loin de la maison il y avait une petite épicerie tenue par un couple très accueillant et bienveillant pour la petite fille que j’étais. Je tendais la liste donnée par ma maman et pendant qu’il me servait je regardais les paniers aux couleurs très vives, ainsi que les soubiques, les passoires et autres ustensiles, tous accrochés au plafond. Mais le plus fascinant était les couleurs et les odeurs des fruits exotiques et des légumes étalées sur des planches dans de petites bassines de toutes les couleurs… Il faisait très chaud et les odeurs se mélangeaient grâce ou à cause d’un vieux ventilateur… Une fois mon panier remplit, on me donnait un papier avec la somme car mes parents et ce couple de commerçants avaient passés un accord, je ne payais pas mais maman passait payer deux fois par semaine. Ici la boutique est très différente dans ce qu’elle propose, mais elle reste un lieu d’échange, de rencontre, de convivialité et même de confidence. En tout cas je viens avec joie et je pense qu’il en est de même pour toute l’équipe qui participe à la vie de la boutique.

Dominique Sciboz

Le saviez-vous ? : Saint-Émilion, un Saint Breton...

Né du côté de Vannes, Emilien COMBES quitte sa Bretagne natale pour évangéliser les populations dans le sud-ouest de la France, laissant au passage son nom à un village, Saint Émilion, aujourd’hui mondialement connu pour ses vins.
Aujourd’hui, pour la majorité des gens, Saint Émilion fait référence à un vignoble réputé des coteaux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est aussi un charmant village qui tient son nom d’un saint devenu patron des marchants et négociant de vin. Pourtant ce personnage n’a rien à voir avec la culture de la vigne, il n’est pas non plus originaire du Sud-Ouest !
Émilion de Combes est en fait originaire de Bretagne. Il est difficile de séparer la réalité de la légende dans la vie de ce personnage. Son histoire fut transmise à l’oral pendant près de 400 ans avant d’être fixée à l’écrit dans sa « Vita » un livre dans lequel sont relatés la vie et les miracles d’un saint l’authenticité n’est pas toujours établie. Il serait né dans une famille modeste à Vannes au début du VIIIème siècle. À l’époque, la cité est la capitale du Broérec , un royaume créé au VIème siècle par les Bretons aux dépens de l’ancienne cité gallo-romaine des Vénètes. Il faut dire que la péninsule armoricaine fragmentée en de multiples principautés qui doivent faire face à la pression des Francs qui tentent d’accentuer leur contrôle sur le territoire.
Le pain plutôt que le vin :
Quoi qu’il en soit, Émilion se retrouve au service du comte de Vannes. Il est embauché en tant qu’apprenti boulanger avant de devenir intendant au château. Ayant connu la faim étant enfant, il ne supporte pas la misère et se montre généreux auprès des plus pauvres, n’hésitant pas à distribuer en cachette une partie de sa production. Ayant eu vent de ces actions charitables, le comte furieux, tente de le confondre. Il le surprend un jour à la sortie des cuisines et lui ordonne de montrer ce qu’il cache sous son manteau. C’est alors que le premier miracle d’Émilion se serait produit : il aurait transformé trois pains en bûches de bois. Ainsi rassuré, son employeur le laisse sortir de la ville, et les pains retrouvent tout aussi miraculeusement leur apparence.
Une vie d’ermite :
Ce prodige ne serait pas passé inaperçu dans la cité bretonne. Face à cette renommée naissante et craignant le courroux de son maitre, Émilion quitte sa Bretagne natale en direction de Saint Jacques de Compostelle en Espagne. Sur le chemin il demande l’hospitalité. Un soir, dans le monastère de Saujon en Saintonge (Charente Maritime), inspiré par la piété du lieu, il décide de devenir moine. En charge de la fabrication du pain, il devient au fil des années, économe du prieuré, en récompense de sa grande vertu. De quoi susciter la jalousie des autres moines qui cachent, lors d’une fournée, ses pelles et autres spatules au moment de sortir les pâtons cuits du four ! Pas de quoi déstabiliser Émilion qui n’hésite pas à entrer tout entier dans le brasier pour retirer un à un ses pains, ressortant indemne, sans brûlures.
Après avoir passé plusieurs années à Saintonge Émilion décide en 750 de poursuivre sa route vers le Sud. Son chemin l’emmène à une centaine de kilomètres de là, au Nord-est de Bordeaux, dans la forêt de Combes, à proximité du hameau d’Ascumbas, on cultive ici la vigne depuis l’Antiquité romaine et le vin fabriqué dans la région est déjà réputé. Émilion, lui, est là pour autre chose. Il devient ermite et s’installe dans une grotte qu’il creuse à flanc de falaise. C’est ici que pendant dix sept ans, il se consacre à évangéliser la population locale, multipliant les miracles : il fait jaillir une source, rend la vue à une femme et la parole à un homme muet. Ces prouesses attirent des disciples, et l’ermitage troglodyte devint, à la mort du saint homme en 767, un monastère abritant ses reliques. Au fil des années les moines développèrent le vignoble et le hameau voisin afin d’accueillir les pèlerins affluant pour venir se recueillir sur sa tombe. Le lieu ayant pris de l’ampleur pour se transformer en véritable cité, sera renommée Saint-Émilion au Moyen-Âge. Au XXIème siècle le saint d’origine bretonne influence encore pour ses miracles. Son fauteuil de méditation, visible dans l’église monolithe la plus vaste d’Europe, domine encore aujourd’hui la place centrale de la commune et est réputé pour permettre à certaines femmes de recouvrer une fertilité perdue…
Célébré dans le Sud-Ouest en Bretagne :
Si le recours à Saint-Émilion peut prêter à sourire aujourd’hui, la mairie de Saint-Émilion reçoit, chaque année, des lettres assurant des bienfaits du fameux fauteuil et de la naissance d’un enfant. Surtout, le Saint breton a laissé on nom à l’un des vins les plus célèbres au monde ! Pour toutes ses raisons, le personnage est plus connu en Gironde qu’en Bretagne. Pourtant on trouve encore aujourd’hui, quelques traces fugaces dans la région.
Surnommé le père du pain :
Émilion possède sa statue dans la vallée des Saints, à Carnoët (22) et un hameau de Motreff (29) porte son nom. Mais le plus grand héritage du Vannetais se trouve à Loguivy-Plougras (22) dont il est le Saint Patron. Une statue à son effigie qui se trouve dans l’église est encadrée d’une gerbe de froment, tandis qu’à ses pieds reposent trois gros pains ronds, en référence à son premier miracle. Traditionnellement ici, Saint Émilion est prié pour obtenir de belles moissons. Comment expliquer ce culte précisément là, dans les Côtes d’Armor ? Il faut remonter au XVème siècle. À cette époque, Alain de Plougras, Seigneur de Trogorre en Loguivy, part combattre les Anglais en Guyenne (ancienne Aquitaine) avec l’armée du comte de Penthièvre dont il était vassal, à la demande du roi de France Charles VII. Il livre bataille sous les remparts de Saint Émilion, alors sous domination des Plantagenets. Heureux de trouver une ville qui porte le nom d’un Saint Breton, Alain de Plougras aurait décidé de lui édifier un sanctuaire à son retour.

Jacqueline Monnier

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